En suède et en Norvège, le 13 décembre, jour de la Sainte-Lucie de Syracuse., est une journée consacrée aux filles. Dans les écoles, les entreprises et les villes, on élit sa Lucie. C'est une jeune fille tout de blanc vêtue, ceinturée de rouge, qui défilera, avec son cortège, dans les rues, le soir de la fête. Elle porte une couronne de bougies et son cortège est constitué de filles en robe blanche et de garçons portant des bonnets pointus parsemés d'étoiles. On chante des chansons de la Sainte-Lucie que tout le monde connaît par coeur et les jeunes font la fête le 12 au soir jusqu'au petit matin !  

Lucie vient de « lux », la lumière ou de « Lucis via » qui signifie Chemin des Lumières.

Qui est Saint Lucie ? 

Lucie est originaire de Syracuse. Elle a vécu en Sicile au IVe siècle : c'est l'une des premières chrétiennes. A cette époque les croyants sont souvent maltraités et se cachent dans des grottes pour prier. Lucie leur apporte de la nourriture pendant la nuit.

Sur sa tête repose une couronne de bougies allumées, ce qui lui laisse les mains libres pour transporter mets et boissons et éclairer son chemin. La légende raconte que la beauté de ses yeux séduisit un jeune païen qui tomba amoureux d'elle mais que Lucie repoussa. De rage, il l'a fit arrêter par les hommes de l'Empereur de Rome.

En fait Sainte Lucie est une martyre chrétienne qui a été condamnée à mort pour avoir apporté aux autres chrétiens à manger. On a essayé de la brûler, mais les flammes n'ont pas voulu la tuer. On dit que sous la torture elle continua à parler de sa foi. Pour la punir, les bourreaux lui arrachèrent les yeux avant de la tuer avec une épée.

Une autre légende raconte ceci :

Lucie, vierge de Syracuse (Sicile), alla sur la tombe de Sainte Agathe accompagnée de sa mère qui souffrait depuis quatre ans d'une perte de sang. Après avoir touché le tombeau elle guérit aussitôt de sa maladie. En guise de remerciements, Lucie distribua tous ses biens aux pauvres.
Cela irrita son fiancé, qui dénonça Lucie, lui reprocha d'être chrétienne et de violer les édits des Césars.
Comme le fiancé ne parvenait pas à oublier les beaux yeux de Lucie, elle s'arracha les yeux et les lui fit parvenir dans un plat. On la représente portant ses yeux d'une main et tenant dans l'autre la palme des martyrs.
Plus tard ses yeux sont réapparus à la suite de ce don et c'est ainsi que les tableaux la montrent. 

Aujourd'hui, Lucie apporte sur un plateau des lussekatte, brioches au safran appelées aussi « chats de Lucie ». Le safran, de couleur jaune comme le soleil, était utilisé symboliquement, pour chasser les ténèbres. Pour représenter les yeux de Lucie, les brioches sont agrémentées de raisins secs au creux des volutes. 

 A l’origine, le terme « lussekatte » (chat de Lucie) n’avait rien à voir avec Lucie elle-même, c’était en réalité une référence au diable (Lucifer) qui provient d’une tradition germanique remontant au 17ème siècle. Le diable, sous la forme d’un chat, venait distribuer des fessées aux enfants alors que Jésus (sous la forme d’un enfant) distribuait quant à lui des brioches aux gentils bambins 

 Les lussekatte sont apparus pour la première fois en Suède vers la fin du 17ème siècle, et dès 1800 (soit plus ou moins le moment où Sainte Lucie commença à être célébrée en Suède) la tradition s’était déjà propagée à travers tout le pays. 

 Ces petites brioches font l’objet d’une tradition culinaire fermement ancrée dans la culture suédoise liée à l’Avent. En effet, c’est lors de cette période qu’on les déguste traditionnellement, et plus particulièrement le jour de la Sainte Lucie, accompagnées d’une bonne tasse de glögg, vin chaud scandinave.

 La clarté des bougies renouvelle l'espoir de retrouver vite un soleil rayonnant.

 L’habit blanc pourrait avoir ses origines dans une tradition allemande de la région du Rhin ou une jeune femme avec des bougies dans les cheveux apportait les cadeaux de Noël la veille de Noël mais cela est incertain.