• PREMIERES LUEURS D'AUTOMNE

     

    PREMIERES LUMIERES D’AUTOMNE

     

    C’est l’automne, il est bien là, il n’a pas trainé, l’automne.

    Il a convoqué la brume du matin, la pluie, la grisaille et les nuages sombres. Il a invité le vent et la fraicheur. Il a incité le soleil à venir éclairer les feuilles rousses des arbres déjà dépouillés par la canicule de l’été. Tout le monde a répondu présent et tout le monde se côtoie dans une joyeuse cacophonie.

    La pluie se déverse avec force, la ville prend des couleurs de grisaille, les murs sont tristes, les rues pleurent, les caniveaux débordent, les parapluies se retournent. Les nuages teintés de gris pastel harmonieux, courent dans un ciel délavé. On ressort les vestes, on remet les chaussures fermées, on entoure son cou d’écharpes bien douces. Le vent vient souffler si fort que les passants sont poussés de l’avant ou de l’arrière, les brushings n’ont plus d’allure, et les feuilles des arbres ne lui résistent pas. Il pousse les nuages pour faire place aux timides rayons de soleil qui viennent éclairer les couleurs de feu des arbres qui maintenant lui appartiennent.

    Oui, il est là le bel automne avec son cortège surprenant de nouveautés.

    Regardez la photo de la lisière de mon joli parc  et du stade annexe. Cette belle rangée d’arbres illuminée par un clair de soleil qui fait vibrer les feuilles de couleurs dorées.

    Que c’est beau l’automne !

    Pivoine

    PREMIERES LUEURS D'AUTOMNE

     


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  •  LA BICHETTE ET LE PRISONNIER

    Durant mon enfance, et encore maintenant d’ailleurs, j’ai été profondément choquée et peinée, triste à me morfondre en regardant « Bambi » en dessin animé. Je sortais de ces projections en pleurs et j’aurais voulu adopter le petit faon.

    Je n’ai jamais pu emmener mes  enfants ni mes petites filles voir ce film, je trouvais ça cruel et je craignais qu’ils soient, tout comme moi, traumatisés.

    Déjà mon affection allait vers ces cervidés paisibles, élégants, tranquilles et je n’ai jamais compris qu’on puisse leur vouloir du mal et les tuer. Je hais les chasseurs, cruels et sans cœur. Non la chasse ne peut être un sport, ni un plaisir.

     Je vais vous narrer l’aventure de mon Père et de sa bichette : un peu « la vache et le prisonnier ».

     Pendant la guerre, mon père faisait parti des maquisards en Auvergne. Il a été capturé, envoyé en travaux forcés puis déporté . De son séjour en camp, nous n’avons eu, jusqu’à son dernier souffle aucune confidence de ce qu’il avait pu vivre.

    La seule chose qu’il nous ait racontée, à l’infini, c’est cette aventure qui avait su lui redonner un peu de joie après des jours qu’il avait du vivre atrocement. Ses enfants et petits enfants connaissent bien cette histoire qui leur a fait aimer encore davantage, avec une tendresse infinie, les faons, les biches, les cerfs et les animaux au général. Il racontait qu’il avait réussi à s’échapper du camp, on ne sait comment car pour lui ce n’était pas racontable, et que sur le chemin du retour, en passant par les forêts, il avait recueilli et soigné une jeune bichette  tachetée  abandonnée ou perdue, blessée à une patte. Il lui avait mis une attèle de fortune, il avait déchiré le bas de son pantalon pour resserrer le morceau de bois qu’il avait posé. Il ne pouvait l’abandonner ainsi et la bichette l’a suivi jusqu’à son retour en Auvergne. Mon père la nourrissait avec ce qu’on lui donnait quelquefois dans les fermes où il trouvait l’hospitalité, du lait, du pain, des céréales. Le chemin fut plus long puisque la bichette ne pouvait marcher normalement. Il l’avait appelée tout simplement « bichette » et elle répondait à ce nom.

    Elle le suivait partout, elle logeait dans l’étable que mon père lui avait aménagée dans la ferme de mes grands parents et il parait que le matin, elle appelait mon père jusqu’à ce qu’il vienne la chercher avec une gourmandise, elle entrait dans la maison, sortait, mon père l’emmenait manger dans la forêt. Elle s’amusait à gambader, elle était heureuse. Elle a toujours été reconnaissante envers mon père, lui léchant les mains et le visage. Elle mangeait même du cantal et du lard blanc et le regardait prendre ses repas en espérant recevoir quelque chose, elle adorait les gaufrettes.

    C’était une réelle complicité entre l’homme et l’animal normalement sauvage. Mon père, à l’époque était fromager et habitait une partie de l’année un buron en montagne pour la préparation du cantal. La bichette partait avec lui. Elle était libre toute la journée et lorsque mon père sifflait le soir, elle arrivait et rentrait dans le buron pour dormir. Elle  était devenue biche mais toujours elle suivait mon père.

    Quand la bichette est morte, il parait que mon père a eu un chagrin fou. Elle n’a pas été mangée mais enterrée décemment près du buron où travaillait mon père. Ce buron existe toujours et chaque fois que quelqu’un de notre famille se rend en Auvergne, il s’arrête devant pour deux souvenirs, celui de mon père décédé, et celui de l’histoire de la bichette et chacun revit cette belle histoire, voyant même mon père  sur le pas du buron et la bichette qui gambade autour de lui.

    C’est la seule et unique révélation que mon père ait faite sur sa captivité. Même ma mère n’a jamais rien su, il a du vivre des choses tellement atroces que les raconter lui aurait surement fait trop mal.

     

    LA BICHETTE ET LE PRISONNIER

    Certains racontent, d’autres ne peuvent pas, mon père était de ceux la. Secret et silencieux.

     

    PIVOINE


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